Jordanie

Texte1

La Jordanie est particulièrement riche en inscriptions grecques et latines. Beaucoup de monuments inscrits sont dispersés dans les villages et restent très menacées par les aménagements modernes. Les textes en grec les plus anciens datent du iie siècle av. J.-C. (Gadara). Les plus récents appartiennent à l’époque omeyyade et au tout début de l’époque abbasside (viie-viiie s.). Un long texte, qui a été gravé sur un mur et dont les blocs dispersés sont remployés dans le Qaṣr al-Ḥallabat, en bordure de la steppe jordanienne, a particulièrement retenu l’attention des savants. Ces derniers, depuis le début du xxe siècle, s’efforcent d’en retrouver les fragments manquants et d’en reconstituer le puzzle. Ce document capital est une constitution de l’empereur Anastase destinée à réorganiser l’empire d’Orient à la fin du ve siècle. De nombreuses bornes milliaires romaines qui jalonnaient les routes, des centaines d’inscriptions funéraires romaines et byzantines, des mosaïques inscrites fréquentes dans les églises byzantines, des textes officiels dans les cités de la Décapole sont une partie essentielle du patrimoine jordanien. Des découvertes récentes, comme celle du Tombeau du Fondateur à Bayt Ras (Capitolias), montrent l’importance et le potentiel des travaux actuels et à venir.

Le programme spécifique des Inscriptions de la Jordanie (= IGLS 21), actuellement placé sous la codirection de Pierre-Louis Gatier (CNRS, Hisoma, Lyon) et de Nabil Bader (Université du Yarmouk, Irbid), est né dans les années 1970. Jean Pouilloux, professeur à l’Université de Lyon, Adnan Hadidi, Directeur du Department of Antiquities (DoA) du Royaume hachémite de Jordanie, et Fawzi Zayadine, au Department of Antiquities, ont alors organisé une coopération qui a déjà permis la publication de trois tomes du corpus (I. Jordanie 2, 4 et 5/1). Les travaux de terrain ont été relancés en 2013 avec le soutien financier d’appels d’offre annuels du CNRS. Depuis cette date, le Department of Antiquities a donné de nouveau son accord à l’équipe franco-jordanienne de l’Université du Yarmouk et du laboratoire Hisoma pour poursuivre le programme des Inscriptions de la Jordanie.

Carte
Carte_IGLS_Jordanie 1/1 1/2 1/3 2 3 4 5/1 5/2 5/3 U.al-Jimāl Jarash Petra Wādī Ramm ‘Ammān Irbid Al-Mafraq Al-Zarqā’ Mādabā Al-Karak Al-Ṭafīla Ma‘ān Al-‘Aqaba Al-‘Azraq ‘Ajlūn Qaṣr al-Ḥallabāt Umm Qays © Julien Aliquot CNRS/HiSoMA 2019 0 50 100 km Programme I. Jordanie 2018-2021Suppléments / SupplementsProjets actualisés / Updated projects
Texte2

 

Travaux de terrain à Gérasa (Jordanie)
Travaux de terrain à Gérasa (Jordanie) © Julien Aliquot CNRS/Hisoma 2013

 

Inscriptions de la Jordanie 1/1 : Jordanie du Nord-Ouest

Responsables : Nabil Bader, Jean-Baptiste Yon

La zone couverte par le volume consacré à la Jordanie du Nord-Ouest est située autour de la ville moderne d’Irbid. Assez montagneuse à l’ouest de la vallée du Jourdain, plus steppique à l’est d’Irbid, elle comporte plusieurs cités antiques, Gadara (Umm Qays), Abila (Qwaylba), Capitolias (Bayt Ras) et Pella (Ṭabaqat Faḥil), qui faisaient partie de la Décapole. Les inscriptions vont de l’époque hellénistique à l’époque protobyzantine. Depuis 2013, chaque année, les missions de prospection se sont poursuivies. La seconde phase, entamée en 2018, consiste en une prospection systématique des villages et des zones rurales, prospection pour laquelle l’appui et l’accompagnement des institutions locales (Department of Antiquities, Université du Yarmouk à Irbid) est indispensable.

 

Inscriptions de la Jordanie 1/2 : ʿAjlūn

Responsable : Nabil Bader

 

Inscriptions de la Jordanie 1/3 : Jarash

Responsable : Pierre-Louis Gatier

Plusieurs missions ont été récemment menées sur le site de Jarash, qui a livré une quantité et une variété considérable de textes depuis la fin de l’époque hellénistique jusqu’à la conquête musulmane. C’est le site phare de l’épigraphie grecque et latine en Jordanie. L’antique cité de Gérasa de la Décapole continue de fournir des documents nouveaux.

 

Inscriptions de la Jordanie 3 : Pays de Moab

Responsable : Alexandra de Varax

 

Inscriptions de la Jordanie 1/3 : Jarash

Responsable : Pierre-Louis Gatier

Plusieurs missions ont été récemment menées sur le site de Jarash, qui a livré une quantité et une variété considérable de textes depuis la fin de l’époque hellénistique jusqu’à la conquête musulmane. C’est le site phare de l’épigraphie grecque et latine en Jordanie. L’antique cité de Gérasa de la Décapole continue de fournir des documents nouveaux.

 

Inscriptions de la Jordanie 5/2 : Jordanie du Nord-Est

Responsables : Julien Aliquot, Nabil Bader

Les prospections ont été relancées en 2013 dans le Nord-Est de la Jordanie. Effectuées en collaboration avec Nabil Bader (Université du Yarmouk) et avec les missions archéologiques jordaniennes et étrangères qui travaillent dans la région, elles sont désormais étendues à toute la steppe du nord-est de la Jordanie et concernent des sites ruraux et fortifiés d’époque romaine, protobyzantine et islamique établis aux confins méridionaux du territoire antique de Bostra, la capitale de la province romaine d’Arabie. Neuf missions ont eu lieu en 2015-2023. Parmi les inscriptions qui ont été relevées, les inédits sont nombreux, en particulier à Azraq, Ḥallabāt, al-Mafraq, Riḥāb et Samrāʾ.

 

Inscriptions de la Jordanie 5/3 : La constitution d’Anastase au Qaṣr al-Ḥallabāt

Responsable : Denis Feissel

Le volume consacré à la constitution de l’empereur Anastase est en cours d’achèvement. Le travail sur ce document majeur du Proche-Orient protobyzantin s’inscrit dans le cadre du programme archéologique international consacré à l’étude et à la mise en valeur du site de Qaṣr al-Ḥallabāt, sous la direction d’Ignacio Arce (ancien directeur de la Mission archéologique espagnole en Jordanie) et de Thomas Maria Weber-Karyotakis (German Jordanian University).

 

Inscriptions de la Jordanie 4, Supplément : Pétra et la Jordanie méridionale

Responsable : Maurice Sartre

 

Mosaïque inscrite de Madaba I. Jordanie 2, 128 © Julien Aliquot CNRS/HiSoMA 2010
Mosaïque inscrite de Madaba I. Jordanie 2, 128 © Julien Aliquot CNRS/Hisoma 2010